Le présent article propose d’étudier le métissage culturel, social et linguistique qui compose les identités féminines dans les œuvres de Malika Mokeddem, auteure algérienne de langue française. Cette écrivaine, engagée dans la dénonciation des inégalités entre femmes et hommes, y interroge la notion d’identité à travers l’exploration de différentes images hybrides des corps — l’altérité y tenant une place prépondérante. Refuser le clivage identitaire apparaît dans ses productions romanesques comme un acte fécond, car cela permet d’échapper à l’enfermement dans les clichés et les stéréotypes, en amenant à la création d’identités nomades et plurielles. Dès lors, on ne saurait parler du corps féminin, au singulier, mais bien des corps féminins. Les nombreuses hybridations construisent la réflexion sur les corps des femmes : la singularité d’une identité essentialisante est réfutée au profit d’un corps-texte, se faisant le support des identités plurielles des femmes.