scholarly journals Littérature de l’holocauste et éthique de la lecture

2005 ◽  
Vol 31 (3) ◽  
pp. 57-68 ◽  
Author(s):  
Colin Davis

La littérature de l'holocauste pose problème à la critique éthique dans la mesure où celle-ci cherche le plus souvent à affirmer la pertinence des valeurs que l'holocauste remet en question. Cet article examine des textes de Charlotte Delbo, Elie Wiesel et Jorge Semprun qui suggèrent que la rencontre avec l'holocauste est impossible pour les survivants et leurs lecteurs ; l'événement est trop traumatisant pour être intégré à l'expérience du sujet et la connaissance qu'il offre est décrite comme inutile ou dangereuse. Enfin, la notion d'" enseignement " est empruntée à la pensée de Levinas pour esquisser une façon d'aborder la littérature de l'holocauste qui ne consisterait pas à se l'approprier du point de vue des valeurs du lecteur.

Author(s):  
Molleen Shilliday

L’expérience traumatisante efface les symboles verbaux par quoi nous pouvons l’exprimer. L’autobiographie, l’autofiction et la fiction se voient par conséquent confrontées à la même problématique : l’indicibilité du traumatisme. S’agissant de la littérature qui porte sur la Seconde Guerre mondiale, les écrivains survivants semblent se servir des mêmes voies d’expression pour révéler les instants traumatiques. L’objet de cette étude porte sur les carrefours du traumatisme dans l’autobiographie Aucun de nous ne reviendra (1970) de Charlotte Delbo, l’autofiction L’Acacia (1989) de Claude Simon et la fiction L’Oublié (1989) d’Elie Wiesel. Abstract The traumatizing experience erases the verbal symbols by which we might express it. Autobiography, autofiction and fiction therefore are confronted by the same problematic issue, the inexpressibility of trauma. In reference to literature on the Second World War, writers who are also considered survivors of war, seem to utilize the same paths of expression to reveal the traumatic instant. The traumatic meeting points of Charlotte Delbo’s autobiography, Aucun de nous ne reviendra (1970), Claude Simon`s autofiction, L’Acacia (1989), et Elie Wiesel’s fiction, L’Oublié (1989), are the subject of this study.


Protée ◽  
2007 ◽  
Vol 34 (2-3) ◽  
pp. 113-125
Author(s):  
Anne Martine Parent

Résumé Le présent article explore la manière dont le trauma ruine la possibilité même d’un récit tout en le rendant nécessaire à la fois. Tout d’abord, un survol de l’histoire de la notion de trauma et des théories du trauma montre que c’est l’incompréhensibilité d’un événement pour un sujet qui fait de cet événement un trauma. Cette incompréhensibilité met le sujet aux prises avec une double contrainte (double bind) : d’une part, l’incompréhensibilité de l’événement traumatique pousse le sujet à tenter de l’intégrer dans son histoire psychique par sa mise en récit, tandis que, d’autre part, cette incompréhensibilité constitue cela même qui empêche la mise en récit de l’événement. Le témoignage semble être le seul genre de récit qui puisse se faire à partir de cette double contrainte, comme le révèle l’analyse de témoignages de camps de concentration nazis (notamment ceux de Charlotte Delbo et de Jorge Semprun) dans la dernière partie de l’article.


2013 ◽  
Vol 15 (1) ◽  
pp. 152-169
Author(s):  
Anna Basevi
Keyword(s):  

Partindo do debate sobre os limites da linguagem diante da tragédia do extermínio nazista, pudemos constatar que a falta de respostas aos interrogativos sobre a Shoah é preenchida pelas tentativas da literatura de representar o evento gerando um discurso que inclua as lacunas, as impossibilidades, os paradoxos. As testemunhas deparam-se com dificuldades e aporias (entre as quais "o paradoxo de Levi" proposto por Agamben), vivenciam a "síndrome" do Velho Marinheiro, mas não são ouvidos ou atravessam as diversas décadas e fases históricas em silêncio até começar a contar sua experiência. Escritores como Primo Levi, Robert Antelme, Elie Wiesel, Jorge Semprún, Imre Kertész procuram o caminho da literatura onde o recurso da fabulação tenta superar as falhas da linguagem.


2021 ◽  
Vol 48 (1) ◽  
pp. 93-103
Author(s):  
Joanna Teklik

For the prisoners of the concentration camps winter with its seasonal attributes as the icy cold or snow is more than a meteorogical phenomenon. The arrival of winter not only announces the annihilation of the prisonners, but also and perhaps above all their dashing and the unspeakable suffering to come out. In this paper we wish to study in the light of such authors as Robert Antelme, Charlotte Delbo, Primo Levi, David Rousset and Jorge Semprún how the hard weather conditions are able to redraw the space and the prisoners’Horizon of despair.


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