scholarly journals Comment le confinement a-t-il mis à l’épreuve les relations interpersonnelles ?

2021 ◽  
pp. 165-172
Author(s):  
Michel Grossetti ◽  
Claire Bidart ◽  
Adrien Defossez ◽  
Guillaume Favre ◽  
Julien Figeac
Author(s):  
Outi Kalla ◽  
Jarl Wahlström ◽  
Jukka Aaltonen ◽  
Juha Holma ◽  
Pentti Tuimala ◽  
...  

Identifier avec précision les troubles schizophréniques a toujours été un problème complexe et controversé. Les caractéristiques psychologiques de la schizophrénie ont donné lieu à un volume considérable de travaux et de débats. Ces dernières années sont apparus un nombre croissant d'articles portant sur les différences et similitudes des manifestations de la psychose selon les cultures, partant de l'idée que les caractéristiques de personnalité nationales pourraient contribuer aux tableaux psychopathologiques. Le but premier de cette étude est de mieux comprendre les troubles psychotiques par l'investigation de la structure de personnalité et du fonctionnement de patients faisant un premier épisode psychotique. Le second objectif est de décrire les différences et similitudes observées dans les réponses au Rorschach de patients finlandais et espagnols afin de mettre en évidence des caractéristiques nationales et de contribuer ainsi à la recherche Rorschach interculturelle. Ont été inclus 41 protocoles de patients finlandais hospitalisés de manière consécutive pour premier épisode psychotique, et 32 en Espagne. Le travail a porté sur un certain nombre d'indicateurs de difficultés d'ajustement tirés du résumé formel du Rorschach en Système intégré ( Weiner & Exner, 1991 ). Tous les patients avaient été diagnostiqués comme schizophrènes ou souffrant d'autres troubles fonctionnels psychotiques non affectifs selon le DSM-IV. Les Rorschach ont été administrés en Système intégré aussitôt que possible après leur admission mais après la phase aiguë. La comparaison des groupes finlandais et espagnol, loin de montrer des différences significatives, étaient similaires sur beaucoup de points. Ces résultats confirment des données déjà bien établies sur les structures et mécanismes des patients psychotiques, mais ils en interrogent d'autres. Les patients obtiennent plus de styles ambiéquaux et moins d'introversifs que prévu. Beaucoup d'entre eux manquent de compétences sociales, d'intérêt pour les relations interpersonnelles et semblent avoir une vie sociale insatisfaisante. On observe des signes de difficultés dans le contrôle émotionnel et de modulation des affects, des traits dépressifs, une détresse émotionnelle, et peu de capacités de coping. Les résultats soulignent la notion que les problèmes affectifs et les traits dépressifs devraient être considérés comme un élément important dans un premier épisode psychotique, et ils confirment la présence de déficits cognitifs survenants tôt dans l'histoire d'un trouble psychotique. On a rencontré moins de dysfonctionnements idéationnels que prévu. Les deux groupes de patients se différenciaient sur certaines variables Rorschach, en particulier celles qui concernent la perception de soi. Les patients finlandais sont plus souvent centrés sur eux-mêmes de faç on excessive, plus préoccupés d'eux-mêmes et plus enclins M l'introspection. La majorité des patients espagnols manifestent un sentiment de valeur de soi négatif. Ils disposent de moins de ressources et ont plus souvent des déficits en capacité de coping. En admettant que ces résultats sont dus à des différences dans les caractéristiques de personnalité des patients psychotiques en Finlande et en Espagne, plutôt que des différences nationales dans la manifestation au Rorschach de structures de personnalité en fait identiques, alors ces données pourraient bien nous permettre de repérer des différences interculturelles de personnalité. Toutefois, l'impact des facteurs culturels est difficile M évaluer, surtout s'agissant d'une psychopathologie aussi sévère que la psychose, et la seule faç on d'avancer dans la compréhension de cette question serait de recueillir plus de données Rorschach interculturelles sur des patients psychotiques.


Author(s):  
Maria Grazia Albano ◽  
Jean François d’Ivernois ◽  
Lisa Langlume ◽  
Mathieu Ahouah ◽  
Xavier de la Tribonnière

Introduction : Selon l’OMS, l’éducation thérapeutique s’adresse au patient et à sa famille, mais dans la majorité des cas, c’est le patient qui bénéficie de la plus grande part du programme éducatif. Toutefois, il est probable que les patients transmettent à leur tour des connaissances et/ou des compétences à leurs proches aidants. Selon cette hypothèse, il se réaliserait, suite à l’éducation thérapeutique, un « effet de Halo ». Les objectifs de cette étude ont été : (1) de mettre en évidence, auprès de patients éduqués et de leurs aidants, l’existence de cet effet de Halo ; (2) d’en caractériser les conséquences, tant sur les patients que sur leurs aidants ; (3) d’identifier les connaissances / compétences transmises qui ont eu le plus important impact pour les deux partenaires. Méthode : Des patients, ayant participé en 2020 à 15 programmes d’ETP organisés par le CHU de Montpellier ainsi que leurs aidants, ont été soumis à deux questionnaires distincts à remplir en ligne via Google form. L’ensemble des analyses ont été réalisées au risque alpha de 5 % à l’aide du logiciel R version 4.0.4 (The R Foundation, 1020 Vienna, Austria). Les analyses sont descriptives et analytiques utilisant des tests paramétriques ou leur équivalent quand leurs conditions de réalisation n’étaient pas remplies. Les caractéristiques sociodémographiques et les déclarations concernant le recours à l’ETP des patients ont été confrontées à celles de leurs aidants. Résultats : Cent-cinquante-sept patients (62,7 % femmes, âge moyen : 53 ans) et 59 aidants (57,6 % femmes, âge moyen : 54 ans, majoritairement conjoints) ont répondu aux questionnaires. Les patients (p) reconnaissent à 84,9 % avoir transmis des connaissances / compétences à leurs aidants (a) ce que confirment ces derniers (86,2 %) soit une p-value à 0,98. Celles-ci inciteraient les aidants à mieux comprendre la maladie (p = 69,9 % ; a = 83,1 %) avec un p < 0,001 et sont considérées, des deux côtés, utiles pour aider le patient à faire face aux urgences (p = 68,3 % ; a = 74,6 %), à mieux gérer au quotidien sa maladie (p = 61,6 % ; a = 64,4 %) et son alimentation (p = 78,4 % ; a = 81,4 %), à lui apporter un meilleur soutien psychologique (p = 56,6 % ; a = 64,4 %). L’effet de Halo semble d’une efficacité plus relative en ce qui concerne la gestion du stress, la qualité du sommeil, la qualité des relations interpersonnelles et sociales. Patients et aidants émettent des opinions non-contradictoires, même si les réponses des aidants sont constamment d’un niveau plus élevé que celles des patients. Enfin, les patients souhaitent que leurs aidants participent au programme d’ETP, mais en partie seulement (p = 49,3 % ; a = 60 %). Discussion et conclusion : Il existe bien un effet de Halo. Les patients qui éduquent à leur tour leur proche en retirent une aide utile au quotidien, liée à une meilleure compréhension par les aidants de leur maladie. De ce fait, ces derniers participent mieux à la gestion de la thérapeutique de leur proche. L’effet de Halo intervient donc non seulement sur l’empowerment de l’aidant, mais contribue plus globalement à une diffusion des compétences en santé qui devra être prise en compte dans les réflexions sur l’économie de l’ETP ainsi que sur l’avenir des programmes d’ETP associant davantage les aidants.


2020 ◽  

Devenu « univers », « ère », « révolution » ou même « culture », le numérique est un phénomène technologique, social et culturel qui affecte les activités les plus ordinaires de notre vie quotidienne. Il modifie notre rapport à la temporalité −immédiateté, simultanéité, accélération− et à l’espace où nous sommes passés successivement d’une culture sédentaire, celle de la chaise et d’ un ordinateur du web 1.0 ; à une culture nomade, celle des dispositifs mobiles du web 2.0. Il change sinon bouleverse nos relations interpersonnelles, nos modes de penser, d’imaginer et de créer, de travailler, d’accéder au savoir ainsi que nos façons de produire et de diffuser les connaissances et les expériences du monde. En français et en espagnol, les onze contributions d’enseignants-chercheurs et de professionnels réunies dans cet ouvrage mettent en lumière comment, au XXIe siècle, le numérique touche aussi bien la _praxis_ que _l’épistémè_ des sciences humaines. Analyse discursive de SMS, de messages sur_ WhatsApp_, de _Tweets_, de commentaires en ligne, de textes juridiques et statutaires, didactisation des outils numériques en langues maternelles, traduction et adaptation de spots publicitaires, pratique numérique dans le tourisme culturel, numérisation de collections à la Bibliothèque nationale de France ou au Château de Versailles, diffusion de séries sur des plateformes numériques sont autant d’exemples qui témoignent d’ une humanité technologique façonnée par le numérique… Un numérique ouvrant la voie à un éventuel _homo numericus_ doté d’une multitude d’écrans et de claviers lui obéissant au doigt et à l’œil.


2011 ◽  
Vol 286 (3) ◽  
pp. 39 ◽  
Author(s):  
Jean Decety ◽  
Maryse Siksou

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