Un récit longtemps hégémonique a structuré les sciences sociales autour d’une modernité occidentale exceptionnelle surgissant et alimentée par la révolution industrielle. Adossée à une géopolitique de puissance, cette narration a été une façon généralisée de regarder le monde, partagée pendant deux siècles, peu ou prou, partout et par tous, et en premier lieu par les sociologues classiques. Depuis quelques décennies des perspectives critiques (post- et décoloniale, modernités multiples) s’élèvent contre cette vision, à la lumière notamment d’un monde soumis à de nouvelles dynamiques de pouvoir entre les civilisations.
En revenant sur le récit hégémonique occidental moderne, en le mettant à l’épreuve d’un nombre considérable de travaux et de transformations dans différentes aires géographiques (l’Afrique, les Amériques, l’Asie, l’Europe), ce livre, au-delà des regards modernes et antimodernes, propose une autre introduction aux sciences sociales en phase avec les réalités du XXIe siècle.