La compétence Apprécier des oeuvres littéraires du Programme de formation de l’école québécoisepour le primaire constitue un contexte tout désigné pour intégrer en classe les albums et les contes(MEQ, 2001/MELS, 2006). Or, il y a quelques années, seulement un enseignant du primaire sur cinqdisait travailler souvent la compétence littéraire (MELS, 2007) et, pour ce faire, les oeuvres littérairesétaient encore peu sollicitées (Giasson et St-Laurent, 1999). Peu de données, en particulier au Québec,permettaient alors de connaitre la place de la littérature à l’école, les pratiques des enseignants etles difficultés qu’ils rencontrent à l’occasion de l’exploitation des oeuvres littéraires, dont les albumset les contes (Dezutter et al., 2007). Afin de combler en partie cette absence d’enquêtes récentes ence domaine et dans le but de mieux comprendre les pratiques d’enseignement et les conceptionsd’enseignants à propos de la lecture/appréciation des oeuvres littéraires, nous avons mené dans lecadre de notre recherche doctorale une enquête par questionnaire auprès d’enseignants québécois des trois cycles du primaire (N=518). Nous poursuivions ainsi trois objectifs : 1) identifier et décrire lespratiques déclarées d’enseignement relatives aux activités, au matériel et à l’évaluation; 2) identifieret décrire les conceptions d’enseignants du primaire à propos des prescriptions ministérielles, de lalecture/appréciation et de son enseignement; 3) comparer ces pratiques et ces conceptions selon lescycles. Les principaux résultats montrent que les enseignants québécois du primaire disent que lematériel utilisé chaque semaine pour leur enseignement de la lecture/appréciation est dorénavantconstitué principalement d’oeuvres littéraires intégrales (66,2 %) de formes/genres variés surtoutnarratifs (album : 81,3 %; roman : 61,2 %; conte : 55,3 %). En ce qui concerne spécifiquement l’albumet le conte, les enseignants du premier cycle du primaire (97,1%, p=0,00) déclarent davantage seservir des albums que leurs collègues des deuxième (78,5%) et troisième cycles (64,3%); le conte estexploité plus souvent au premier cycle (67,9%, p=0,00) qu’au deuxième (58,3%) et qu’au troisièmecycle (36,9%), mais dans une moindre mesure que l’album. Dans cet article, nous présentons, à partirde ces résultats, les pratiques d’enseignement déclarées autour de ces deux formes/genres littéraires, etce, sur un continuum du premier au troisième cycle du primaire.Mots clés : pratiques d’enseignement, album, conte, lecture/appréciation, Québec